Outre la Tour Eiffel, les pigeons constituent une image emblématique de la ville de Paris. Cependant, la présence de ces pigeons de ville pose un sérieux problème car depuis 1945 jusqu’à nos jours, leur nombre n’a pas cessé d’augmenter ! Depuis quelques années, un dispositif particulier a été mis en place pour contrôler leur prolifération : le pigeonnier contraceptif.
Les 40 villes de France les plus envahies par les pigeons seront donc dotées dorénavant de ces cages de stérilisation. Les 200 pigeons qui vont élire domicile dans une cage n’auront droit qu’à une seule couvée. Pour les prochaines pontes, une équipe spéciale procédera à la stérilisation à la main des œufs qui seront quand même laissés sur place pour maintenir les oiseaux dans leur cage. Depuis leur installation en 2003, 5 000 naissances ont pu être évitées.
Dans cette perspective, la Mairie de la ville de Paris a travaillé de concert avec la Société de Protection des Oiseaux des Villes (SPOV). De son côté, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) souhaiterait que les oiseaux installés dans ces cages spéciales n’aient plus le moyen de retourner dans leurs anciens sites de nidification.
Enfin, ce n’est pas du tout une première quant aux actions menées auparavant pour limiter le nombre de naissance chez les pigeons. Déjà de 1970 à 1984, la municipalité de Paris a eu recours à deux méthodes. D’abord, elle a procédé à la capture au filet des oiseaux et au lâchage à la campagne. Cependant, cette opération a été arrêtée à cause du risque qu’elle présentait pour les pigeons domestiques et les pigeons de campagne. Ensuite, on a effectué une distribution de graines contraceptives à l'azacholestérol deux fois par an pendant 10 jours, laquelle a également cessé pour la simple raison que ce médicament n’avait pas eu d’autorisation de vente.
Décidément, nous vivons dans un monde où le paradoxe fait loi. Ici, on cherche tout moyen pour limiter la prolifération d’une espèce qui fait par ailleurs partie intégrante de la société urbaine ; ailleurs, on s’investit corps et âme pour tenter d’augmenter la population d’une autre. Ou doit-on donc attendre qu’il ne reste plus qu’un seul couple de pigeons en ville pour le taxer d’espèces en voie de disparition et mener de suite une opération de repeuplement ? Allez savoir ! Autant avouer honnêtement que l’on ne sait plus sur quel pied danser.
Exemple de la ville de CLAMART
Les pigeonniers
Une solution écologique aux nuisances
Une animation urbaine
La création d’emplois locaux d’insertion
En abritant 250 oiseaux, la gestion des 3 pigeonniers de Clamart empêche la naissance de 200 pigeons par car des œufs sont retirés régulièrement. Un pigeonnier capte la population d’oiseaux dans un périmètre de 500 mètres.
Le pigeon, compagnon de l’homme
Le pigeon a été domestiqué par l’homme depuis la plus haute antiquité. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale il était utilisé pour sa viande, comme pigeon voyageur et
pour la qualité de ses fientes qui servaient d’engrais.
De nos jours le pigeon est repassé à un état semi sauvage envahissant les villes : nourriture à foison, prédateurs quasi inexistants, édifices pour nidifier...
Le pigeon de Paris, qui fait partie du genre Columba livia, est un des descendants directs du pigeon biset, ancêtre commun de tous les pigeons domestiques (dont il existe une infinité de races obtenues par croisement). Le pigeon n’existe à l’état vraiment sauvage que dans quelques colonies.
Les pigeonniers, une solution aux nuisances
Les déjections
Les pigeons défèquent là où ils dorment et sur leur lieu de nidification.
Les rassembler dans un pigeonnier permet donc d’éviter la plupart des déjections que l’on trouve sur les fenêtres, les statues… Il n’y a plus qu’un seul endroit à nettoyer : le pigeonnier.
Le bruit
Le roucoulement des pigeons est généralement mal supporté. Installer les pigeons dans les pigeonniers évite les nids aux abords des immeubles et permet ainsi d’éviter ces nuisances sonores.
Les détériorations des plantations florales
Les pigeons mangent les parterres de fleurs pour combler un déficit vitamines et minéraux. Le pigeonnier permet de distribuer une nourriture adaptée aux volatiles.
Limiter la population des pigeons
La volonté de la Mairie de Clamart est de proscrire l’élimination physique, les filets de protection, les pics… Les pigeons se multiplient dans les lieux où il leur est donné à manger et où les déchets sont accessibles. Ces lieux sont aussi adoptés comme site de nidification, d’où l’idée, pour attirer ces oiseaux ailleurs, de leur offrir des pigeonniers bien approvisionnés en graines et en eau.
La nourriture saine (mélange de graines de blé, maïs, avoine, orge, son, petit pois, sève issue de l’agriculture biologique) et l’eau propre ont un impact sur leur santé et sur leurs fientes.
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L’installation de pigeonniers est efficace à 100% à condition que les oiseaux ne soient pas ourris
ailleurs. Pour cela, l’équipe du Jardin solidaire de Clamart sensibilise les riverains des uartiers
où sont situés les pigeonniers afin de faire prendre conscience à la population de leurs atouts. |
Il est difficile d’installer dans une ville suffisamment de pigeonniers pour tous
les pigeons urbains mais, à l’image de Clamart qui en a installé trois, en Construire un ou plusieurs par ville permet de réduire les nuisances causées par ces oiseaux.
Le Conseil général des Hauts-de-Seine subventionne l’installation de pigeonniers dans le département.
Ne pas nourrir les pigeons, c’est :
- Permettre aux pigeonniers de prendre leur place dans la ville en orientant vers eux les oiseaux.
- Assurer à toutes et à tous un environnement plus sain.
- Éloigner des lieux d’habitation les nuisances sonores et les détériorations occasionnées par les déjections.
L’association Espaces participe à la gestion de la nature en ville.
L’équipe de jardiniers du Jardin solidaire de Clamart entretient régulièrement les 3 pigeonniers de la ville de Clamart : à Trivaux, à la Plaine et au parc Maison Blanche. L’équipe travaille en partenariat avec le service hygiène et salubrité de la Mairie.
Le Jardin solidaire de Clamart est géré par Espaces qui a pour activité l’insertion par l’écologie urbaine. Créée en 1994, l’action de l’association s’articule autour de : la réhabilitation et le développement de sites naturels en milieu urbain, l’accompagnement de personnes en situation d’exclusion sociale sur la voie de l’emploi, la création des nouveaux métiers de demain, en Val de Seine.
Date de mise à jour : 2 mai 2009