Trois semaines après... l'accident survenu à La Tourlandry, en haut d'une éolienne, Nordex détaille les conditions d'intervention de ses techniciens.
Le 25 septembre dernier, l'explosion d'une visseuse à pression blesse un ouvrier travaillant sur le chantier éolien de La Tourlandry. L'accident suscite une vive émotion. Parce que l'évacuation du blessé par le Grimp (1), à 80 mètres du sol, est spectaculaire. Parce qu'il s'agit, aussi, du premier chantier d'une longue série.
Aujourd'hui, l'ouvrier allemand, âgé de 30 ans, va mieux. Il a regagné son pays, où il poursuit ses soins médicaux. Aurore Velayandon, responsable de la sécurité chez Nordex France, revient sur les conditions de travail un peu particulières des techniciens.
Ce type d'accident, c'est fréquent ?
Notre société a installé 350 éoliennes en France. En 2008, nous avons été confrontés à trois accidents dans des éoliennes, heureusement sans gravité. Ces accidents auraient d'ailleurs pu se produire dans d'autres industries mettant en oeuvre des équipements mécaniques et électriques. Ce qui change, avec l'accident de La Tourlandry, c'est l'intervention du Grimp. C'est la première fois qu'on fait appel à lui.
Qu'est-ce que cela implique quand on travaille à 80 mètres du sol ?
La particularité de l'éolien réside davantage dans les conditions d'évacuation des éventuels blessés. C'est pourquoi des exercices sont organisés avec le Grimp, à leur demande ou à notre initiative. Cela a notamment été le cas en région Centre et dans l'Est de la France.
Pour les salariés, cela nécessite-il un profil particulier ?
Notre personnel est constitué d'ingénieurs et de techniciens spécialisés en maintenance industrielle, électrotechnique ou électromécanique. Certains d'entre eux sont également issus de formations dédiées aux techniques mises en oeuvre dans le secteur des énergies renouvelables. De telles formations se développent actuellement en France (formations post-Bac, post-DUT ou post-BTS).
Et en terme de sécurité ?
Le personnel est sensibilisé aux risques liés aux travaux en hauteur. Il est aussi formé à l'utilisation des équipements de sécurité nécessaires. Mais, si l'environnement de travail est spécial, les interventions se cantonnent essentiellement à du montage ou de la maintenance, sur du matériel électrique ou mécanique. Notre effort porte donc également sur des formations qui ne sont pas propres à l'éolien : la sécurité lors de travaux électriques, du secourisme, des formations techniques...
(1) Groupe de recherche et d'intervention en milieu périlleux. Il est basé à Angers.
Recueilli
par J.-M. B.
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